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Poème du jour : "La Colonne et le chalumeau", Maurice Rostand

Photo du rédacteur: Irène de PalacioIrène de Palacio

"Tout ce qui, hors de moi, passe, en moi se prolonge. J'aime la vérité qu'on bâtit sur du songe."

Paul-César Helleu, Portrait de Maurice Rostand



La Colonne et le chalumeau

Maurice Rostand, Poèmes, 1911


Passez, temples, saisons, passez cortège d'heures.

Passez toujours. En moi votre beauté demeure.

Ma flamme vous ranime, ô cendre des jours morts.

Objets loin de mes yeux, je vous regarde encor.

Tout ce qui, hors de moi, passe, en moi se prolonge.

J'aime la vérité qu'on bâtit sur du songe.

J'ai l'univers en moi tel qu'on ne l'y prend pas.

La colonne du temple est à terre, là-bas;

Le chalumeau du pâtre est tombé de ses lèvres;

Mais la colonne est droite encore dans ma fièvre,

Et, sur le bord fleuri de mon rêve éternel,

La chanson d'autrefois monte encor vers le ciel.

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