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Le Dhammapada : La voie du Bouddha


Statue de Bouddha en bronze doré

(Chine, XIIe-XIIIe siècle)





"Le Dhammapada est l’un des textes bouddhiques les plus anciens. Il est considéré à la fois comme un exposé simple et clair du bouddhisme originel, accessible à tous et utile

à la pratique quotidienne, et comme un chef­-d’œuvre de la littérature indienne.


Le Dhammapada tire son nom de Dhamma (Dharma en sanskrit), la Loi ou l’enseignement du Bouddha, et de pada, qui signifie « paroles » ou « versets, stances », mais aussi « voie ». Il est donc souvent traduit par « Les versets, ou stances du Dhamma » ou bien « La voie du Bouddha ».


L’ensemble contient le message du Bouddha sous divers aspects, au cours des 45 années de sa vie passées à enseigner en voyageant sur les bords du Gange, à tous ceux qui veulent l’écouter, sans distinction de caste ou de religion."





Extraits :


(Traduction par Jeanne Schut)



11 ­/ 12


Ceux qui considèrent le non essentiel comme essentiel

Et l’essentiel comme non essentiel,

Se fourvoient dans des concepts erronés

Et n’atteignent pas l’essentiel.


Ceux qui reconnaissent l’essentiel comme essentiel

Et le non essentiel comme non essentiel,

Demeurent dans une réflexion juste

Et atteignent l’essentiel.



15 ­/ 16


Quand il prend conscience de la laideur de ses actes,

Celui qui a mal agi

Se désole et s’afflige,

Dans ce monde comme dans l’autre monde.


Quand il prend conscience de la beauté de ses actes,

Celui qui a bien agi

Se réjouit et exulte,

Dans ce monde comme dans l’autre monde.



24


Ceux qui s’engagent dans la pratique du Dhamma

Avec détermination, vigilance, pureté d’actions,

Considération pour autrui et modération,

Vivent réellement le Dhamma et leur rayonnement grandit.



25


Grâce à sa détermination, son attention,

Sa modération et sa maîtrise de lui­-même,

Le sage crée une île

Qu’aucun raz­-de-­marée ne saurait submerger.



27


Ne cédez pas à la non-attention,

Ne vous laissez pas absorber par les plaisirs des sens.

Celui qui est pleinement présent et conscient,

Absorbé dans sa concentration méditative,

Découvre un bonheur immense.



28 / 29


Quand le sage a remplacé le manque d’attention

Par une attention pleinement consciente,

Ayant escaladé la haute tour du discernement, libre de toute affliction,

Il observe l’humanité souffrante comme un homme en haut d’une montagne

Observe les êtres minuscules qui s’agitent dans la vallée.


Attentif parmi ceux qui manquent d’attention,

Eveillé parmi ceux qui dorment,

Le sage avance tel un rapide coursier,

Distançant les montures plus faibles.



61


Si, sur ton chemin,

Tu ne rencontres pas de compagnon qui te soit égal ou supérieur,

Alors continue ta route seul et résolu.

Ne t’encombre pas de la compagnie des inconscients.



66


L’inconscient, pauvre en sagesse,

Est son propre ennemi :

Il passe sa vie à commettre de mauvaises actions

Dont les fruits sont amers.



75


La voie du succès matériel va dans une direction,

Celle de la Libération dans une autre.

Voyant cela, le moine disciple du Bouddha, de l’Eveillé,

Ne doit pas prendre plaisir aux distractions du monde

Mais, au contraire, rechercher la solitude.



76 /­ 77


Considère qu’il te montre un trésor

Ce sage qui, voyant tes défauts, te réprouve.

Reste auprès d’un tel sage.

Les choses ne peuvent aller que mieux

Pour celui qui demeure auprès d’un tel sage.


Laisse­-le te sermonner, t’instruire

T’éloigner des mauvaises habitudes.

Il est aimé et apprécié par les bons;

Il est rejeté par les méchants.



79


Désaltéré à la source du Dhamma, rafraîchi par le Dhamma,

Tu dors en paix, l’esprit clair et calme.

Le sage se réjouit toujours

Du Dhamma révélé par les Nobles Etres Eveillés.



80


Ceux qui construisent des canaux d’irrigation canalisent les cours d’eau ;

Ceux qui fabriquent des flèches affûtent leurs flèches ;

Ceux qui travaillent le bois façonnent le bois.

Quant au sage, il se discipline lui-même.



81

De même qu’un roc solide Ne sera pas ébranlé par le vent, Le sage n’est affecté Ni par le blâme, ni par la louange.



82

Comme un lac profond Clair, calme et sans remous, Le cœur du sage s’éclaircit et s’apaise En entendant la vérité du Dhamma.



89


Celui dont l’esprit a atteint le plein épanouissement des Facteurs d’Eveil

Celui qui se réjouit d’avoir renoncé à l’attachement et à la convoitise

Celui­-là resplendit de sagesse. Les obstacles ont tous été franchis.

Il demeure dans le monde — libéré.



94 – 96

Celui dont les sens sont maîtrisés Comme des chevaux bien dressés par le maître d’équipage, Libre de tout orgueil, lavé de toute souillure, Celui-là est révéré par les dévas eux-mêmes.


Pas plus que la terre, il ne réagit, patient et droit comme le pilier d’Indra, Clair comme un étang sans remous. Pour lui — Celui qui est Ainsi — C’est la fin de l’errance.


Paisible est son esprit Paisibles sont ses paroles et ses gestes. Celui qui s’est libéré par la Connaissance Juste Est pacifié, est Ainsi.



 


L’hésitation de Bouddha



"Au 50e jour qui suivit son éveil, Bouddha retourna sous le banian Ajapala, se mettant à réfléchir :


« Ce dhamma que je viens de découvrir est particulièrement profond. Il est difficile à voir, il est difficile à comprendre. Il est paisible, il est noble. Il n’est pas une chose dont les Sakya (l’ethnie dont est issue la famille de Bouddha) ont l’habitude. Il est très subtil. Ce n’est qu’à l’aide de la sagesse qu’il est possible de le connaître. Il libère des sphères des sens.


J’ai pu comprendre tout le processus des causes et effets du paticcasamuppada. J’ai pu me débarrasser de tout attachement, grâce à ce dhamma. Je suis en mesure d’enseigner ce dhamma. Les êtres ne peuvent pas comprendre ce dhamma. Parmi les êtres, il y a si peu de sagesse et tant de kilesa. Les êtres apprécient tellement les plaisirs sensoriels.


Si je leur enseigne le dhamma, ils ne vont pas comprendre ; je vais me fatiguer inutilement. Les êtres ne sont pas prêts pour ce dhamma que je viens de découvrir en pratiquant ardemment et très difficilement. Tous les êtres ne peuvent pas le comprendre facilement, car ils ont de la poussière devant les yeux. »


À ce moment-là, le brahma Sahampati – de la première sphère matérielle du monde des brahma – qui a prêté attention aux pensées de Bouddha, s’est approché de lui, se mettant à genoux, par terre, joignant respectueusement les mains, s’adressant ainsi au noble Bouddha :


« Vénérable renonçant, je vous demande d’enseigner le dhamma. Il y a dans ce monde des êtres qui n’ont que très peu de poussière devant les yeux. Comme ils n’ont pas entendu le dhamma, ils vont à leur perte. Ils ne leur manquent que d’entendre le dhamma. Faites-leur connaître le dhamma.


Dans l’état du Magadha, il n’y a que des grands maîtres de sectes qui ont de la saleté devant les yeux. Ouvrez-leur la porte de nibbana, Vénérable Bouddha. Épargnez-les de cette saleté. Faites-leur entendre les quatre nobles vérités. Je vous en prie, levez-vous et allez enseigner le dhamma aux êtres. Parmi eux, il y aura des personnes qui seront en mesure de le comprendre. »"



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